Les taxis de rue actifs à Bruxelles se mobiliseront pour une manifestation le 14 novembre prochain, a annoncé l'Association belge des chauffeurs de limousine (ABCL). Ils entendent y dénoncer notamment la relation qu'ils entretiennent avec les plateformes Uber et Bolt et certains points qu'ils estiment discriminatoires dans l'ordonnance taxis de juin 2022.
La manifestation s'élancera à 9h00 depuis le boulevard Louis Schmidt, à Etterbeek, où se trouve le siège bruxellois d'Uber, pour prendre la route de la place Poelaert, non loin du siège de la FGTB, un syndicat dont l'ABCL dénonce l'attitude de soutien à la plateforme américaine. Les chauffeurs se rendront ensuite vers le Parlement bruxellois.
Les taxis de rue roulent exclusivement pour les plateformes numériques et ne présentent pas d'identité visuelle spécifique. Ils se distinguent en cela des taxis de station avec leur spoutnik sur le toit et leurs couleurs noir et mangue sur les portières. L'association appelle à "un environnement et des conditions favorables pour leur activité", alors que la plupart des taxis de rue sont "au bord de la faillite", ce qui serait dû aux commissions élevées qu’exigent les plateformes numériques. Ils veulent notamment un tarif kilométrique minimum hors commission, avec des ajustements pour des tarifs de nuit et de jours fériés. Ils espèrent aussi une révision et un plafonnement des commissions que leur imposent les plateformes et réclament un statut unique pour les taxis (de rue et de station) dans la capitale…
Trop de taxis à Bruxelles
Les taxis de rue bruxellois évoquent une baisse sans précédent du chiffre d'affaires des chauffeurs, depuis octobre 2022 date l’entrée en vigueur de l’ordonnance sur la réforme du secteur. C’est alors qu’ils ont dû passer du statut de LVC, déclaré illégal par la justice, à celui de taxi de rue.
Entretemps, les demandes de licences de taxis de rue ont grimpé en flèche pour atteindre, il y a quelques mois, le plafond. On nous nous signalait alors un total de 2.971 véhicules sous licence de taxi à Bruxelles, (1.620 taxis de rue + 1.278 taxis de station) + 73 sous licence LVC.
Le nombre de cartes de conducteur (=certificat de capacité) a explosé, il s’élève déjà à … 7.290 !
La réalité sur le terrain est moins bien connue : il y a 1.636 chauffeurs sous contrat de travail (salarié), tandis que le nombre de chauffeurs « indépendants » est largement sous-estimé puisque l’on compte seulement les indépendants détenteurs d’une licence qui ont introduit une "déclaration de chauffeur" auprès de l'administration. Le chiffre de 7.290 chauffeurs se rapproche sans doute plus de la réalité sur le terrain…
Tout comme les taxis de station d'ailleurs, l'ABCL demande un report de la transition électrique pour le secteur. Dans le cadre de la zone de basses émissions (LEZ), tout taxi nouvellement immatriculé à partir du 1er janvier devra être à 100% électrique. Le report au 1er janvier 2027 de la prochaine phase de la LEZ, pour les véhicules qui auraient dû être interdits de circuler sur le territoire régional à partir du 1er janvier 2025, ne s'applique en outre pas au secteur des taxis, dénonce ce dernier, regrettant le silence des autorités politiques à leurs demandes.
Source : Belga et informations GTL