GTL-TAXI
Groupement national des entreprises de voitures de Taxis et de Location avec chauffeur

21/10/2022 - Des syndicats divisés sur la conclusion d'un accord entre la FGTB et Uber.

La FGTB-UBT déclare avoir conclu un accord "historique" avec Uber

Le syndicat socialiste FGTB-UBT déclare avoir conclu un accord "historique" avec Uber, la plateforme américaine de services de taxis et de livraison de repas. FGTB-UBT vise ainsi à améliorer les conditions de travail des milliers de chauffeurs et de livreurs de la plateforme Uber. 

Le syndicat chrétien CSC-Transcom juge l'accord incompréhensible.
 Les syndicats se battent depuis des années contre les pratiques des applications de type Uber et Deliveroo, alors qu'aujourd'hui, le syndicat socialiste change son fusil d'épaule :

le syndicat a signé un accord avec Uber pour représenter les chauffeurs et entamer un dialogue social. Il s'agira de programmer au moins quatre réunions de consultation par an, de permettre à l'UBT de désigner un délégué en temps voulu et de donner au syndicat un accès à l'information.
 Le point de contact physique sera le bureau belge d'Uber.


Selon Tom Peeters de l'UBT, le syndicat et Uber ont encore des divergences profondes sur le statut des chauffeurs. Les syndicats estiment que les coursiers Uber sont des travailleurs salariés et non des indépendants. Il semble donc difficile de signer des conventions salariales dans le cadre de l'accord qui vient d'être conclu. Mais Peeters veut travailler avec Uber sur la santé et la sécurité. Il appelle les chauffeurs indépendants et les coursiers à rejoindre la FGTB

Au syndicat chrétien (CSC), l'accord est accueilli avec incompréhension. "C'est une surprise totale pour nous", a déclaré Martin Willems de la CSC United Freelancers, la branche du syndicat qui défend les intérêts des travailleurs indépendants sans personnel.

Pour Willems, il est incompréhensible que la FGTB parvienne à un accord à ce moment précis. Une nouvelle législation au niveau belge et européen est en cours d'élaboration, poussant le travail via les plateformes numériques vers le statut de travailleur salarié. "Pourquoi conclure un accord avant que ce cadre ne soit en place ?", s'interroge Willems. Il souligne également que les syndicats sont toujours engagés dans une bataille juridique avec les services de plateforme au sujet du statut des travailleurs. 

Source : Belga

Point de vues du GTL

Il s'agit d'un accord entre la FGTB et UBER, qui rappelle ce qui se fait dans les pays anglo-saxons : les syndicats britanniques par exemple négocient avec Uber sur un statut de "WORKER", intermédiaire entre celui du travailleur salarié et indépendant. 

Mais l'application de ce statut n'a pas encore vraiment calmé les esprits au Royaume-Uni.

 La FGTB joue cavalier seul

Nous comprenons la réaction de la CSC et de la CGSLB : qui ne souhaitent pas de négocier à la même table qu’Uber dans les conditions actuelles, refusent d'ouvrir un bureau commun avec la plateforme.
Les syndicats ont toujours refusé de reconnaître le travail des chauffeurs Uber sous le statut d'indépendant, et ont défendu qu'il s'agissait de faux indépendants.

Les autres syndicats ne veulent négocier avec Uber qu'à la condition que l'entreprise applique les conventions collectives nationales, signées en commission paritaire, pour les chauffeurs de Taxi et de LVC. Ils ne sont pas pour un statut intermédiaire, tel que le "statut de "WORKER" appliqué dans certaines villes du Royaume-Uni.

 La commission paritaire devrait être convoquée 

Une réunion de la CP 140, pour le sous-secteur des taxis et des LVC, devrait être convoquée d'urgence pour discuter des développements. C'est là que sont signées toutes les conventions collectives sur les conditions de travail et de rémunération à appliquer aux chauffeurs salariés.

 Négociation européenne

Une proposition de directive sur le statut du travail pour les plateformes numériques est actuellement en cours de négociation. Elle fixera une liste de critères pour déterminer si la relation des travailleurs des plateformes numériques est une relation de travail salarié ou d'indépendant.

L'organisation européenne est représentative des employeurs du secteur des transports, y compris les taxis (IRU), suit de près ces négociations car les enjeux sont importants.
Entre-temps, le 29 septembre, le gouvernement fédéral a approuvé les textes de loi relatifs au Deal pour l'Emploi. Ces textes  fixent pour la Belgique,  huit critères pour fixer de manière réfragable le statut du travailleur pour les "plateformes numériques donneuses d'ordre". Nous attendons toujours la publication officielle des textes définitifs au Moniteur belge.


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